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affaiblissement graduel, il ne conserve plus guère vers sa limite circulaire intérieure que l’intensité et la teinte des bandes obscures du disque. »

Nous consignerons ici l’extrait d’un Mémoire de M. de Vico, présenté à l’Académie des sciences, en 1842 : « Un soir que la lunette de Cauchoix était braquée sur Saturne, l’anneau se montra dans sa plus éclatante splendeur, pendant que le corps de la planète avait non-seulement perdu de sa lumière habituelle, mais s’était revêtu d’une couleur cendrée si foncée, qu’elle avait quelque chose de sinistre. Le ciel était très-pur et le phénomène dura tout le temps que Saturne resta au-dessus de l’horizon. À partir de cette époque, les astronomes romains n’ont pas perdu Saturne de vue et ils ont pu constater que l’éclat et la couleur du corps de la planète sont très-variables relativement à l’éclat lumineux de l’anneau. »

Dans la Vie de Clarke, Whiston dit que celui-ci vit un jour une étoile dans l’intervalle noir compris entre le bord intérieur de l’anneau et le bord le plus voisin de la planète. Si cette observation était certaine, elle prouverait mathématiquement que cet intervalle obscur est dépourvu de toute matière opaque. (Voyez Optique de Smith, édition française du père Pezenas, p. 440)

Comment peut-on démontrer que les bandes noires qui divisent l’anneau sont des vides et non des bandes semblables à celles de Jupiter, mais plus noires ?

Il ne faut évidemment pas attendre, pour résoudre cette question, le cas où les bandes se projetteraient sur des étoiles, car cette rencontre très-rare durerait très-peu de temps ; mais le passage de Saturne dans la Voie