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rieures les verres de ses lunettes avaient pu le tromper, et transformer en un objet réel ce qui n’était qu’une illusion. On peut voir l’expression de ce découragement dans sa lettre à Velser, de 1612. Ce qu’il y a de certain, c’est qu’à partir de cette époque Galilée ne s’occupa plus de Saturne.

Hévélius se livra avec une grande attention aux observations de Saturne. En 1646, il avouait franchement qu’il ne comprenait rien aux phénomènes singuliers que la planète lui présentait. Il alla même un moment jusqu’à croire que ces phénomènes étaient accidentels et dépendants de causes passagères. Enfin, en 1656, l’observateur de Dantzig s’arrêta à la pensée que Saturne était triple, que la partie centrale avait une forme elliptique, et que les deux portions latérales n’étaient point des globes sphériques, mais bien des lunules ou des espèces de croissants de courbure hyperbolique attachées invariablement par leurs pointes au corps du milieu, dont un intervalle vide de matière les séparait cependant. Il rendait compte de la phase ronde en supposant que les deux lunules qui accompagnent Saturne ont été transportées par un mouvement de rotation, l’une sur le disque de la planète, l’autre derrière.

Huygens publia, en 1659, les résultats des observations nombreuses qu’il avait faites plusieurs années auparavant avec un télescope de 7 mètres, construit de ses propres mains. La disparition des anses, qui avait été pour Galilée une cause de découragement, devint pour Huygens, en 1656, la pierre de touche de sa théorie, et lui démontra qu’il avait trouvé la vérité. L’explication de