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cupe la millième partie de sa circonférence, chaque dent passera évidemment par le même point de l’espace, en un dix-millième de seconde ; on pourra facilement obtenir en décuplant la vitesse de la roue, une durée de un cent millième de seconde pour le temps employé par une dent pour passer au même point déterminé. Voilà donc des temps très-courts parfaitement mesurés. On conçoit que M. Fizeau était certain par cette méthode de diviser le temps en intervalles assez petits pour que la lumière ne parcourût plus, malgré la grandeur de sa vitesse, que des espaces assez petits pendant de tels instants.

Imaginons maintenant qu’un rayon de lumière traverse l’intervalle laissé entre deux dents consécutives d’un disque tournant, aille se réfléchir au loin sur un miroir, et revienne pour passer par le même point de l’espace. Le disque étant en mouvement, on conçoit qu’en ce point il pourra se trouver une dent qui interceptera la lumière. On pourra donc connaître le temps que la lumière aura mis à aller et à revenir, puisque l’on connaît le temps employé par les dents du disque tournant à franchir les intervalles vides qui les séparent les unes des autres.

M. Fizeau a trouvé le moyen de réaliser les conditions précédentes dans le système de deux lunettes L et L″ dirigées l’une vers l’autre (fig. 339, p. 416), de manière que l’image de l’objectif de chacune d’elles se forme au foyer de l’autre. Un miroir m est placé au foyer de la lunette L″ ; entre le foyer et l’oculaire de la lunette L se trouve en K une glace transparente inclinée de 45 degrés sur l’axe et pouvant recevoir la lumière émanée d’une lampe V et rendue convergente en K par la lunette L′.