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CHAPITRE XII

le phénomène de l’aberration considéré comme un moyen de déterminer la distance de la terre au soleil


Nous avons vu que l’angle maximum d’aberration s’obtient en formant un triangle dont deux côtés sont la vitesse de la Terre dans son orbite, et la vitesse de la lumière. Cet angle d’aberration est, ainsi que nous l’avons trouvé, de 20″,44.

Telle est la liaison nécessaire de ces trois quantités, l’angle d’aberration, la vitesse de la lumière et la vitesse de la Terre, que deux d’entre elles étant connues, on peut toujours, par le calcul, en déduire la troisième.

Supposons que, par un moyen quelconque, on parvienne à déterminer la vitesse de la lumière, ou l’espace qu’elle franchit dans l’intervalle d’une seconde, l’angle d’aberration étant de 20″,44, on en conclurait quel doit être en lieues, dans l’intervalle d’une seconde, l’espace rectiligne, ou à peu près rectiligne, parcouru par la Terre dans son orbite. Or, cet espace est évidemment proportionnel au rayon de l’orbite ou à la distance du Soleil à la Terre exprimée en lieues. Le temps que notre globe emploie à revenir au même point de son orbite est connu par des observations tout à fait indépendantes de la parallaxe du Soleil ; dès lors on peut, sans faire un cercle vicieux, déterminer l’arc qu’il parcourt dans une seconde de temps ; mais cet arc, considéré comme une ligne droite, sera proportionnel à la distance de la Terre au Soleil. Nous savons donc quelle doit être cette dis-