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les lumières nous arrivent avec des vitesses qui diffèrent entre elles de plus de 1/204e. On verra tout à l’heure un moyen de soumettre cette conclusion à l’épreuve d’une expérience indirecte mais décisive.

L’aberration dépendant de la vitesse de la lumière, il est clair que si les rayons de différentes couleurs dont la lumière blanche se compose, se mouvaient avec des vitesses dissemblables, chacun de ces rayons éprouverait une aberration particulière qui le séparerait des autres ; l’étoile, semblable à un petit spectre prismatique, paraîtrait toujours un peu allongée dans un sens parallèle au déplacement de la Terre. Remarquons, cependant, qu’il faudrait une différence de vitesse de 1 /20e entre les rayons rouges et les rayons violets pour que le spectre acquît une longueur d’une seule seconde, et que la détermination d’une si petite quantité n’est pas exempte de difficultés. J’ai, du reste, montré précédemment par la considération des étoiles variables (liv. ix, chap. xxv, t. i, p. 407), que l’on peut regarder comme certain que les rayons de différentes couleurs se meuvent dans les espaces célestes avec la même vitesse.


CHAPITRE XI

aberration des planètes


Le phénomène de l’aberration des étoiles, découvert et expliqué par Bradley, étant, comme nous venons de le voir, l’effet de la combinaison du mouvement de la Terre avec le mouvement de la lumière au moment où celle-ci