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comprises entre les bandes obscures sont les zones où l’atmosphère de cette planète est le plus remplie de nuages. Les bandes obscures correspondent aux régions dans lesquelles l’atmosphère, complétement sereine, permet aux rayons solaires d’arriver jusqu’aux portions solides de la planète, où, suivant moi, la réflexion est moins forte que sur les nuages. »

Qu’on lise un Mémoire d’Herschel de 1781, et l’on trouvera que ce grand astronome, adoptant une opinion de Cassini, ou plutôt de Fontenelle, croyait à l’existence, dans les régions équatoriales de Jupiter, de vents analogues à nos alizés. Le principal effet de ces vents réguliers serait, suivant lui, de réunir les vapeurs de l’atmosphère équatoriale en bandes parallèles.

Pour que ces assimilations des phénomènes de Jupiter à ceux qu’on observe dans nos régions équinoxiales sortissent du domaine des simples conjectures, il faudrait avoir des appréciations exactes des intensités des bandes comparées à celles des autres parties du disque ; il faudrait aussi examiner par des mesures précises et non à l’aide de simples aperçus, ce qu’il y a de vrai dans cette assertion de Huygens que la distance des bandes n’est pas toujours la même, et dans cette assertion presque identique que j’extrais des Outlines of Astronomy de sir John Herschel : « Les bandes changent de couleur et de situation. »

Voici comment j’imagine qu’on pourrait résoudre la première de ces deux questions :

Supposons que la lumière de Jupiter soit polarisée, et, pour fixer les idées, j’admettrai que ce soit dans un