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La plupart de ces hauteurs dépassent de beaucoup les limites assignées à notre atmosphère (liv. xx, chap. xiv, t. iii, p. 191) par la considération de la durée des phénomènes crépusculaires. Il faut donc en conclure que l’incandescence subite des bolides se produit bien au delà des régions où l’on suppose aujourd’hui que les couches de l’atmosphère terrestre sont tellement raréfiées, qu’on doit y regarder comme impossible toute action de ses éléments sur la matière des globes filants.

Il ne faut pas, du reste, juger de l’étendue des bolides d’après la petite dimension des aérolithes qui ont été retrouvés à la surface de notre planète après l’explosion des météores ignés. Voici, en effet, des diamètres réels d’une grandeur hors de proportion avec celle des aérolithes. Ces diamètres ont, il est vrai, été obtenus par des calculs qui reposent sur des observations dont l’exactitude est contestable :

Dates.   Diamètres réels.
2 avril 1852 (p. 273)   32 mètres.
23 juillet 1846 (p. 271)   98
6 juillet 1850 (p. 273)   215
4 janvier 1837 (p. 268)   2 200
19 mars 1718 (p. 243)   2 560
18 août 1841 (p. 269)   3 900

Existe-t-il un noyau solide dans tous les grands globes lumineux ? s’y trouve-t-il une sorte d’atmosphère inflammable et même explosive lorsque ces corps approchent de la Terre ? la vitesse avec laquelle ils se meuvent peut-elle servir à expliquer leur incandescence subite ? Ce sont là autant de questions que l’avenir seul pourra complétement résoudre. Le tableau suivant donne les vitesses