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? 1824, 17 décembre. Chute d’une matière brûlante à Neuhausen, en Bohême. (Annales de Poggendorf, t. vi.)


CHAPITRE III

sur l’origine des aérolithes


Nous avons dit qu’on ne devait pas chercher la cause des pierres météoriques dans les phénomènes qui se produiraient dans l’atmosphère même dont notre Terre est entourée ; qu’il était probable que ces pierres circulaient dans l’espace, et que notre planète venait à les rencontrer dans sa course annuelle autour du Soleil. Dès le xviie siècle, des astronomes et des géomètres cherchèrent, en conséquence, si l’on ne pouvait pas les attribuer à quelque émission provenant de l’un des astres du système solaire, par exemple de la Lune. L’existence d’anciens volcans, sur le satellite de la Terre, est démontrée en effet, comme nous l’avons vu par l’étude des montagnes lunaires (liv. xxi, ch. xi, t. iii, p. 411 et suiv.). On y trouve de vastes et profonds cratères, qui ont dû vomir une immense quantité de matériaux. Voyons s’il est possible d’admettre que les produits volcaniques, partant de la Lune, viennent tomber sur la Terre.

Un corps pesant qu’on soulève se précipite vers la surface de la Terre, ou plutôt vers son centre, avec d’autant moins de vitesse qu’il part de plus haut et en vertu d’une cause qu’on a appelée la pesanteur. Nul doute que le même phénomène ne doive se réaliser pour les corps lunaires qu’on élèverait au-dessus de la surface de notre