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dimensions sensiblement plus petites. En faisant tourner, de quantités convenables, les plans très-différents qui contiennent les quatre orbites, sans toutefois changer leurs inclinaisons respectives au plan de l’écliptique ; en d’autres termes, en changeant seulement les directions des lignes des nœuds, on trouve des positions dans lesquelles ces quatre courbes sont pour ainsi dire entrelacées. Tout portait donc Olbers à supposer que les quatre petites planètes, à chacune de leurs révolutions, passaient anciennement par un même point de l’espace.

Cette circonstance serait sans contredit très-extraordinaire, si Cérès, Pallas, Junon, Vesta et les autres petites planètes qui satisferont à la même condition, avaient toujours été des corps indépendants les uns des autres. Elle deviendra au contraire toute simple, elle découlera de la nature même des choses, si l’on regarde les petites planètes comme des fragments d’une planète beaucoup plus grosse qui, d’un seul coup, a été réduite en un certain nombre d’éclats.

En effet, une planète proprement dite, sauf les dérangements connus sous le nom de perturbations, suit constamment la même route. À chacune de ses révolutions, elle repasse par la même série de points. Or, à l’instant même où, d’après l’hypothèse que nous venons de faire, la grosse planète se brisa, chacun de ses fragments devint, dans toute l’acception du terme, une véritable planète, et il commença à décrire la courbe le long de laquelle son mouvement propre devait éternellement s’effectuer. Quelques différences d’intensité et de direction entre les forces qui projetèrent les divers éclats