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petite planète ; il ne reste plus qu’à confirmer cette découverte par des observations postérieures.

Lorsque Piazzi eut trouvé la planète Cérès, il parut aux astronomes que la lacune soupçonnée par Kepler, mise en évidence par la loi numérique de Titius, entre Mars et Jupiter, était comblée. Mais la découverte de Pallas, par Olbers, apporta une complication inattendue à la simplicité qu’on croyait avoir constatée dans le système planétaire. Il vint alors à l’idée de l’illustre astronome de Brême que Cérès et Pallas pourraient bien être les fragments d’une seule planète détruite par quelque force naturelle. Le fait mis en évidence par les calculs de M. Gauss, que Cérès, lors de son passage ascendant à travers le plan de l’orbite de Pallas, arrive à une très-grande proximité de cette planète, donnait à cette hypothèse une certaine probabilité. Olbers se hasarda même à en conclure que l’on devait s’attendre à trouver, dans la même région, de nouveaux débris analogues. Le point où les orbites se croisent semblait devoir être celui où se serait jadis accompli ce singulier événement. Or, les plans des orbites de Cérès et de Pallas se coupent, suivant une ligne qui aboutit d’un côté vers l’aile septentrionale de la Vierge et de l’autre côté vers la Baleine. Telles étaient donc les deux régions où l’on devait s’attendre à voir passer les débris inconnus de la planète brisée. Ce fut, il est vrai, dans la Baleine que Harding trouva Junon, et dans l’aile septentrionale de la Vierge que Olbers découvrit Vesta. La conjecture de l’habile astronome de Brême prit ainsi une nouvelle force. Mais quoique quelques-unes des petites planètes