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foyers. Les mouvements produits par une telle force sont ils exactement pareils aux mouvements planétaires, tant pour la vitesse de chaque point que pour la forme de l’orbite ? C’est ce qu’il fallait vérifier, afin que le grand secret du système du monde fût enfin dévoilé. Newton résolut d’essayer cette vérification sur le mouvement de la Lune, qui dans sa courbe mensuelle devait être retenue par une force d’attraction dirigée vers le centre de la Terre. Cette force devait être exactement égale à celle qui fait tomber les corps à la surface de notre globe diminuée dans le rapport du carré des distances. Mais pour exécuter ce calcul si simple, il faut connaître le rayon de la Terre. Or lorsque Newton voulut, en 1665 et 1666, soumettre sa théorie à l’épreuve décisive de l’expérience, les données que l’on possédait sur la grandeur de la Terre étaient si peu exactes, qu’elles lui fournirent une valeur plus grande du sixième que celle assignée d’après le mouvement de circulation de notre satellite. Mais heureusement, en 1669, Picard avait enfin obtenu une valeur extrêmement approchée du degré du méridien (liv. xx, chap. ii, t. iii, p. 11), et en 1680, les résultats de l’académicien français étant devenus l’objet de l’attention de la Société royale de Londres, Newton eut l’idée de recommencer son calcul sur la quantité dont la Lune tombe vers la Terre en une seconde. Cette fois le calcul s’accorda parfaitement avec cette grande idée de Newton que la pesanteur diminue en raison du carré des distances au centre de notre globe. On rapporte que cet accord mit l’illustre auteur des Principes mathématiques de la philosophie naturelle dans une excitation nerveuse si