Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 4.djvu/17

Cette page a été validée par deux contributeurs.

L’espace que parcourt un corps en une seconde, à Paris, quand il est abandonné à lui-même à la surface de la Terre, quand, en d’autres termes, il est à 1 591 lieues du centre, est de 4m,9. Pour avoir la quantité dont il tomberait si on l’éloignait de ce même centre jusqu’à la région de la Lune, c’est-à-dire à 95 640 lieues (liv. xxi, chap. ix, t. iii, p. 401), réduisons le nombre précédent dans le rapport des carrés des distances. Le résultat de ce calcul très-simple se trouve être, avec une étonnante exactitude, la valeur numérique de la quantité MT, telle que nous l’avions déduite de la vitesse de la Lune et des dimensions de son orbite. On trouve, en effet, de cette manière 0m,001352 pour la chute de la Lune vers la Terre en une seconde. Ainsi, c’est bien la force dont nous observons journellement les effets à la surface de la Terre, la force à laquelle la chute des corps graves est due, qui maintient notre satellite dans la courbe qu’il décrit autour du globe. Seulement cette force, comparée à ce qu’elle a d’intensité à la surface de la Terre, s’y montre affaiblie dans le rapport des carrés des distances, et, répétons-le, sans qu’il faille prendre en considération l’état du mouvement de la Lune.

C’est par les calculs que nous venons d’exposer que l’immortel Newton est arrivé à la grande découverte du principe de la gravitation universelle.

Newton était parvenu à démontrer qu’une force attractive émanée d’un point et agissant réciproquement au carré des distances, fait nécessairement décrire au corps qu’elle sollicite une ellipse, ou en général une section cônique dont le point d’où émane la force occupe un des