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Il est une chaîne de montagnes immense, la plus étendue de tout le globe, qui échappe par sa direction aux systèmes dont je viens de m’occuper. Je veux parler de la grande Cordillère américaine. En attendant des observations géologiques analogues à celles qui l’ont si heureusement guidé, M. de Beaumont s’est livré à des conjectures d’où semble résulter avec assez de probabilité la conséquence que cette grande chaîne est encore plus moderne que le quatrième de ses systèmes. Ces conjectures, quelque ingénieuses qu’elles soient, sortent trop du cadre que je m’étais imposé pour qu’il me soit permis de les rapporter. Je craindrais d’ailleurs que des esprits inattentifs ne les confondissent avec les déductions rigoureuses dont je me suis d’abord occupé et qu’elles ne leur fissent quelque tort. Cependant je ne puis m’empêcher de faire remarquer combien l’étude purement géographique des chaînes de montagnes se trouvera simplifiée, lorsque le parallélisme, soupçonné par M. de Beaumont comme caractère distinctif des montagnes contemporaines, ayant été vérifié directement dans les points les plus éloignés, sur l’Himalaya, par exemple, comparé au mont Ventoux, pourra être rangé parmi les principes de la science. Des classifications simples, peu nombreuses, à la portée des mémoires les plus rebelles et dégagées d’ailleurs de tout arbitraire, puisqu’on procédera par ordre d’ancienneté, serviront de guide dans l’inextricable dédale de chaînes entrelacées dont aucun géographe ne s’était tiré jusqu’ici d’une manière tout à fait satisfaisante.

Depuis que les résultats de M. de Beaumont sont connus, j’ai vu qu’on s’étonnait de ce que les chaînes de