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Dès qu’il demeura établi que les montagnes terrestres n’ont pas toutes percé la surface du globe aux mêmes époques, il fut naturel d’examiner si les montagnes contemporaines n’offriraient point entre elles quelques rapports de position. Cette recherche ne pouvait pas échapper à la perspicacité de M. de Beaumont ; or voici ce qu’il a trouvé.

Les directions de l’Erzgebirge, de la Côte-d’Or et du mont Pilas sont parallèles à un grand cercle de notre globe qui passerait par Dijon et formerait avec le méridien de cette ville un angle d’environ 45°.

Les montagnes contemporaines du second surgissement, savoir : les Pyrénées et les Apennins, les montagnes de la Dalmatie, de la Croatie et les monts Karpathes, qui appartiennent au même système, comme on peut le déduire des descriptions qu’en ont données divers géologues, sont toutes disposées parallèlement à un arc de grand cercle dont l’orientation sera bien déterminée, si je dis qu’il passe par Natchez et l’embouchure du golfe Persique. Ainsi, quelle qu’ait pu en être la cause, les montagnes qui, en Europe, sont sorties de terre à la même époque, forment à la surface du globe des chaînes, c’est-à-dire des saillies longitudinales, toutes parallèles à un certain cercle de la sphère. Si l’on suppose, comme il est naturel de le faire, que cette règle soit applicable hors des limites dans lesquelles elle a été constatée, les Alléghanis de l’Amérique du nord, puisque leur direction est aussi parallèle au grand cercle qui joint Natchez et le golfe Persique, sembleront devoir appartenir par la date au système pyrénéen. Or, M. de Beaumont a pu ici vérifier l’exactitude de la conséquence, en discutant les des-