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vations de M. de Beaumont ont même conduit plus loin, puisque nous avons pu comparer l’âge de la formation des montagnes à celui de la production des divers terrains de sédiment.

J’ai appelé précédemment l’attention du lecteur sur les causes inconnues, mais nécessaires, qui ont amené des variations si tranchées dans la nature des dépôts formés par les eaux à la surface du globe terrestre. Le travail de M. de Beaumont permet d’ajouter à tout ce qu’on avait pu conjecturer sur la nature de ces révolutions, quelques notions positives que voici :

Les terrains de sédiment semblent, par leur nature et par la disposition régulière de leurs couches, avoir été déposés dans des temps de tranquillité. Chacun de ces terrains se trouvant caractérisé par un système particulier d’êtres organisés, végétaux et animaux, il était indispensable de supposer qu’entre les époques de tranquillité correspondantes à la précipitation de deux de ces terrains superposés, il y avait eu sur le globe une grande révolution physique. Nous savons maintenant que ces révolutions ont consisté, ou du moins ont été caractérisées par le soulèvement d’un système de montagnes. Les deux premiers soulèvements que nous avons signalés plus haut d’après M. de Beaumont n’étant pas, à beaucoup près, les plus considérables dans les quatre que nous avons classés, on voit qu’on ne pourrait point dire qu’en vieillissant le globe devient moins propre à éprouver ce genre de catastrophes, et que l’époque actuelle de tranquillité ne se terminera pas, comme les précédentes, par la sortie subite de quelque immense chaîne.