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ment complet dans l’état des choses. On peut en dire autant de l’époque qui a séparé la précipitation de la craie de celle des terrains tertiaires, comme il est également manifeste qu’en chaque lieu, l’état ou la nature du liquide d’où les terrains se précipitaient a dû changer complétement entre le temps de la formation tertiaire et celui des anciens terrains de transport.

Ces variations considérables, tranchées et non graduelles dans la nature des dépôts successifs formés par les eaux, sont considérées par les géologues comme les effets de ce qu’ils ont appelé les révolutions du globe. Alors même qu’il semblerait difficile de dire bien précisément en quoi ces révolutions consistaient, leur existence n’en serait pas moins certaine.

J’ai parlé de l’ordre chronologique dans lequel les différents terrains de sédiment ont été déposés ; je dois donc dire qu’on a déterminé cet ordre en suivant, sans interruption, chaque nature de terrain jusque dans des régions où l’on pouvait constater positivement, et sur une grande étendue horizontale, que telle couche était au-dessus de telle autre. Les escarpements naturels, comme les falaises au bord de la mer, les puits ordinaires, les puits artésiens et les tranchées des canaux, ont été pour cela d’un grand secours.

J’ai déjà remarqué que les terrains de sédiment sont stratifiés. Dans les pays de plaines, comme on devait s’y attendre, la disposition des couches est presque horizontale. En approchant des contrées montueuses, cette horizontalité, en général, s’altère ; enfin, sur les flancs des montagnes, certaines de ces couches sont très-inclinées :