Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 3.djvu/70

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

offrir une sorte de passage d’un versant à l’autre, on donne à ce passage le nom de col, de port, de pas, de pertuis. Le passage prend le nom de défilé, s’il est très resserré entre deux escarpements.

Le faîte d’une chaîne de montagnes est naturellement la ligne de partage des eaux qui s’écoulent sur les deux versants pour se rendre dans deux vallées différentes. Le faîte est quelquefois très-large : tel est le Lang-Field en Norwége, qui a 8, 10 et même 12 lieues de large à certains points, et au Mexique, à une hauteur de 2 300 mètres, le faîte de la chaîne de la Cordillère présente une largeur qui a jusqu’à 50 lieues.

Si l’on regarde le versant d’une montagne comme un plan qui joindrait la cime au pied, il est facile de déterminer son inclinaison par rapport à l’horizon. Cette inclinaison est l’angle plus ou moins aigu que fait le plan horizontal mené par le pied de la montagne avec le plan que nous venons de figurer. L’inclinaison du versant septentrional des Pyrénées est de 3° à 4° ; celle du versant méridional des grandes Alpes, mesurée vers les plaines de la Lombardie ou du Piémont n’est que de 3° 3/4. Ce résultat n’empêche pas qu’on n’ait besoin, même en suivant la crête d’un rameau, de franchir les pentes beaucoup plus raides. Une pente de 7° à 8° est déjà forte : c’est presque le maximun pour les voitures ; en France, d’après les règlements, les grandes routes n’ont jamais plus de 4° 46′ de pente. Une pente de 15° peut à peine être franchie par les bêtes de somme chargées ; l’homme ne peut pas gravir une pente de 35°, si le sol est un roc ou un gazon trop serré pour qu’on puisse y entailler des