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Louville crut reconnaître que la couronne lumineuse avait exactement le même centre que la Lune. Si elle se fût trouvée concentrique au Soleil, dit le savant académicien, le bord de la Lune en eût couvert la moitié occidentale au commencement de l’obscurité, et la moitié orientale à la fin. Louville croyait que de pareilles variations ne lui auraient pas échappé.

Gardons-nous d’oublier que vers la fin de l’éclipse totale de 1715, Louville vit autour du limbe de la Lune, pendant qu’il se projetait encore sur le Soleil, un cercle d’un rouge très-vif. Le savant académicien de Paris s’assura, dit-il, que cette couleur persistait quand le cercle se peignait au centre même de la lunette, et qu’elle ne pouvait dès lors être attribuée à l’absence d’achromatisme.

En 1724, Maraldi trouva que la couronne lumineuse n’était pas concentrique à la Lune. Au commencement de l’éclipse, elle paraissait plus large à l’orient qu’à l’occident. À la fin, au contraire, elle sembla plus grande vers l’occident qu’elle ne l’était à l’orient. Maraldi remarqua encore que la largeur, au bord septentrional, surpassait la largeur sur le bord opposé.

Pour rencontrer, après l’observation de 1724, quelque chose d’utile sur la couronne lunaire, il nous faudra franchir un intervalle de cinquante-quatre ans. À la date de 1778, don Antonio de Ulloa nous apprendra que dans l’éclipse du 24 juin la couronne avait une largeur égale au sixième du diamètre de l’astre ; que sa circonférence intérieure était rougeâtre, qu’un peu au delà se voyait un jaune pâle, et que ce jaune allait graduellement en