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dents, on peut citer des hirondelles et un pigeon. Des hirondelles furent prises dans les rues, l’épouvante qui les avait saisies leur ayant à peine laissé la faculté de voleter (svolazzare). »

Je lis, dans une brochure de M. Majocchi, que des abeilles qui avaient quitté leur ruche en grand nombre, au lever du Soleil, y rentrèrent même avant le moment de l’éclipse totale, et qu’elles attendirent, pour en sortir de nouveau, que l’astre éclipsé eût repris tout son éclat.

Voici ce que rapporte M. Kutczycki des effets produits sur les habitants des îles Sandwich par l’éclipse totale de 1850 :

« Quelques personnes qui m’entouraient gardaient aux approches de l’éclipse totale un silence solennel, et même les Indiens qui remplissaient la grande salle de la mission à Honolulu se turent complétement malgré leur loquacité ordinaire. Le silence dura pendant tout le temps de l’éclipse totale ; mais à la fin, au moment de la réapparition du Soleil, une acclamation immense et unanime retentit dans Honolulu et la campagne environnante, je puis dire dans l’île tout entière. Nul cas de terreur superstitieuse parmi les indigènes n’est parvenu à ma connaissance ; ils ont montré en général une grande curiosité ; les rues d’Honolulu, après l’éclipse, étaient littéralement jonchées de fragments de verre enfumé ; mais il y a eu des cas d’indifférence complète : on voyait plusieurs cerfs-volants, avec lesquels les enfants s’amusent presque continuellement, flotter tranquillement et se projeter en blanc sur le ciel assombri pendant l’éclipse totale…