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par une méthode bien simple la dépendance du déplacement du plan des oscillations du pendule avec le mouvement de rotation de notre globe. Si on suppose qu’on se transporte d’abord au pôle nord pour y établir le pendule de M. Foucault, de façon que le point de suspension soit sur le prolongement de l’axe de rotation de la Terre, il est évident que tout étant symétrique par rapport au plan dans lequel on aura fait mouvoir arbitrairement le pendule, le mouvement de la Terre deviendra sensible par le contraste de l’immobilité du plan d’oscillation. En effet, un observateur placé sur la Terre sera entraîné avec elle de l’ouest à l’est, et comme il ne s’aperçoit pas de son propre mouvement, ce sera le plan d’oscillation du pendule qui lui semblera tourner en vingt-quatre heures de l’est à l’ouest.

Au pôle austral, le pendule présentera les mêmes phénomènes ; seulement, le plan d’oscillation semblera tourner en sens contraire, à cause de la position inverse de l’observateur, c’est-à-dire que le mouvement apparent du plan d’oscillation s’effectuant de gauche à droite au pôle boréal, il semblera avoir lieu de droite à gauche au pôle austral.

D’une manière générale, il est clair que si le plan d’oscillation semble tourner dans un certain sens d’un côté de l’équateur terrestre, il paraîtra tourner en sens contraire de l’autre côté. Par conséquent, sur l’équateur même, le plan d’oscillation devra paraître immobile ; il n’y a pas de raison pour qu’il semble y tourner dans un sens plutôt que dans l’autre, l’observateur placé à l’équateur terrestre étant toujours, pendant les vingt-quatre heures du