Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 3.djvu/559

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’écliptique au moment de sa conjonction, décidera si la Lune se projettera tout entière sur le Soleil, ou si seulement elle n’empiétera que sur une partie limitée de cet astre, ou même si elle sera rapportée par l’observateur à des points du firmament complétement au-dessus ou au-dessous de l’astre radieux.

Quand, au plus fort d’une éclipse, la Lune ne semble empiéter que sur une portion limitée du disque solaire, on dit que l’éclipse est partielle.

Quand, au plus fort d’une éclipse, la Lune nous dérobe la vue de la totalité du Soleil, l’éclipse est totale.

Enfin lorsque, pendant la durée d’une éclipse, il arrive un moment où la Lune se projette en entier sur le Soleil sans le couvrir ; où elle nous cache la portion centrale et laisse à découvert les régions voisines du limbe ; où elle apparaît comme un disque noir entouré d’un anneau lumineux, l’éclipse est annulaire.

Les anciens astronomes, pour indiquer quelle était l’étendue d’une éclipse partielle, avaient pris l’habitude de supposer le diamètre solaire divisé en douze parties qu’ils appelaient des doigts ; l’éclipse était d’un doigt, de deux, de trois, de quatre doigts, suivant qu’au plus fort de l’éclipse un douzième, deux douzièmes, trois douzièmes, quatre douzièmes du diamètre du Soleil étaient cachés par la Lune.

Ces désignations surannées sont encore usitées de nos jours dans quelques éphémérides astronomiques.

La Lune et le Soleil n’étant pas à une égale distance de la Terre, des observateurs diversement placés ne projettent pas les deux astres sur les mêmes points du ciel.