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inverse, ou une marche ascensionnelle du mercure ; que le jour du second quartier est marqué par un mouvement descendant du baromètre ; qu’enfin cet instrument est stationnaire le jour de la nouvelle Lune. Eh bien, qu’en pourra-t-il résulter sur le temps ? Pour peu qu’on se rappelle qu’en général le temps marche au beau quand le baromètre monte, que la pluie ne tarde pas d’arriver quand il baisse, on répondra sans hésiter :

Qu’au premier quartier, le temps se gâtera ;

Qu’à la pleine Lune il s’améliorera ;

Qu’au second quartier il se gâtera de nouveau ;

Qu’à la nouvelle Lune il ne changera pas.

Mais ce n’est pas ainsi que Toaldo, que ses adhérents, entendent l’action lunaire. Suivant eux, cette action amène un changement ; suivant eux, chaque phase fait succéder la pluie au temps serein et le temps serein à la pluie.

Une telle théorie ne pourrait donc se concilier avec les oscillations barométriques que l’action de la Lune engendrerait. Ces oscillations, il faut le répéter, seraient constamment de même signe dans les positions analogues de la Lune, de la Terre et du Soleil. Il y aurait, par exemple, en vertu de l’action lunaire, augmentation de pression atmosphérique chaque fois que la Lune arriverait à son plein ; or, cette augmentation qui, dans les baromètres à cadran, se manifeste nécessairement par un mouvement de l’aiguille vers le mot beau, devrait cependant, si le temps était déjà serein, amener la pluie : cela est évidemment absurde. Les changements de temps, aux époques des phases lunaires, en les sup-