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cite un enfant qui éprouvait toujours des convulsions au moment de l’opposition de cet astre ; Pison parle d’une paralysie que la nouvelle Lune ramenait tous les mois ; Menuret enregistre un cas d’épilepsie dont les accès revenaient à la pleine Lune, etc., etc. Les collections académiques offrent de nombreux exemples de vertiges, de fièvres malignes, de somnambulismes, etc., plus ou moins liés dans leur paroxysme avec les phases lunaires. Gall disait avoir observé que chez les personnes faibles, il y a toujours deux époques par mois, où leur irritabilité est très-exaltée. Dans un ouvrage récent, dans un traité publié à Londres en 1829, l’on assure que ces deux époques sont celles de la nouvelle et de la pleine Lune ! À côté de tant de présomptions favorables aux influences lunaires, apparaît l’imposante autorité de l’astronome et médecin Olbers, qui les nie, qui déclare catégoriquement que dans une longue pratique, il n’en a jamais aperçu aucune trace. Pour ma part, je suis fort disposé à me ranger à cette dernière opinion, mais je conçois très-bien qu’on puisse désirer un plus ample examen ; qu’on ne se rende pas aux arguments tirés des expériences des astronomes sur la presque nullité des effets chimiques ou calorifiques des rayons de la Lune ; car rien ne prouve que la lumière soit le seul moyen d’action de cet astre à distance.

Remarquons en outre, que le système nerveux, comme nous l’avons dit ailleurs, est, à beaucoup d’égards, un instrument infiniment plus délicat que les plus subtils appareils des physiciens modernes. Qui ne sait, en effet, que les nerfs olfactifs nous signalent dans l’air des ma-