Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 3.djvu/513

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le point lumineux aperçu en mer pendant l’éclipse totale de Soleil de 1778, par don Antonio de Ulloa, n’ayant été vu par aucun autre observateur, provenait certainement de quelque illusion d’optique et non d’un phénomène d’incandescence qui aurait existé alors à la surface de l’astre.

Venons maintenant à des documents empruntés à une autorité du premier ordre, et qui semblent devoir mettre mon scepticisme au néant.

À la fin d’avril 1787, Herschel présenta à la Société royale de Londres un mémoire dont le titre, Sur trois Volcans de la Lune, dut vivement frapper les imaginations. L’auteur y rapportait que le 19 avril 1787, il avait aperçu, dans la partie non éclairée, dans la partie obscure de la Lune, trois volcans en ignition. Deux de ces volcans semblaient sur leur déclin ; l’autre paraissait en pleine activité. Telle était alors la conviction d’Herschel sur la réalité du phénomène, que le lendemain de sa première observation il écrivait : « Le volcan brûle avec une plus grande violence que la nuit dernière. » Le diamètre réel de la lumière volcanique était d’environ 5 000 mètres. Son intensité paraissait très-supérieure à celle du noyau d’une comète qui se montrait alors. L’observateur ajoutait : « Les objets situés à proximité du cratère sont faiblement éclairés par la lumière qui en émane. » Enfin, disait Herschel, « cette éruption ressemble beaucoup à celle dont je fus témoin le 4 mai 1783. »

Herschel ne revint sur la question des prétendus volcans lunaires actuellement enflammés, qu’en 1791. Dans le volume des Transactions philosophiques de 1792, il