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à plomb sur les habitants de la partie australe du Pérou. Le Soleil répandait donc sa plus grande clarté sur l’Amérique méridionale, et si les nuées ne l’interceptaient nulle part, ce grand continent devait réfléchir vers la Lune une quantité assez abondante de rayons verdâtres, pour en donner la teinte à la partie de la Lune que le Soleil n’éclairait pas directement. Telle est la raison que je crois pouvoir alléguer de ce que je vis couleur d’olive la lumière de la Lune qu’on appelle communément cendrée… Ainsi, la Terre, vue des planètes, pourra paraître d’une lumière verdâtre. » (Académie de Berlin, de 1773)

L’auteur explique que les apparences variaient sensiblement, suivant la force des lunettes dont il se servait dans l’observation. Celle qu’il employait avait un objectif de 0m,189 de long et un oculaire de 0m,027, elle grossissait donc sept fois.

J’avais eu l’occasion, avant de connaître la note de Lambert, de faire des observations analogues à celles que je viens de rapporter ; mais j’avoue que je ne les ai pas assez diversifiées pour que je puisse dire avec certitude que l’explication qu’il en donne n’est pas fondée. Voici ce que je trouve dans mon carnet d’observations, à la date de 1811.

Mercredi, 20 novembre, à 7h et demie du soir, temps vrai. « En me servant d’une lunette de nuit, non achromatique, je voyais la lumière cendrée, fort brillante, mais d’une couleur vert-pâle, extrêmement prononcée.

« En enfonçant ou en retirant l’oculaire on faisait successivement, comme cela devait être, passer le bord