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de semblables réclamations se sont fait jour, je transcrirai ici un passage du rapport que je fis à la Chambre des députés à l’époque où les procédés de Daguerre encore secrets allaient devenir l’objet d’une rémunération nationale.

« L’académicien qui connaissait déjà depuis quelques mois (lorsque le projet de loi fut présenté) les préparations sur lesquelles naissent de si beaux dessins, n’a pas cru devoir tirer encore parti du secret qu’il tenait de l’honorable confiance de M. Daguerre. Il a pensé qu’avant d’entrer dans la large carrière que les procédés photographiques viennent d’ouvrir aux physiciens, il était de sa délicatesse d’attendre qu’une rénumération nationale eût mis les mêmes moyens d’investigation aux mains de tous les observateurs. Nous ne pourrons donc guère, en parlant de l’utilité scientifique de l’invention de notre compatriote, que procéder que par voie de conjectures. Les faits, au reste, sont clairs, palpables, et nous avons peu à craindre que l’avenir nous démente.

«La préparation sur laquelle M. Daguerre opère, est un réactif beaucoup plus sensible à l’action de la lumière que tous ceux dont on s’était servi jusqu’ici. Jamais les rayons de la Lune, nous ne disons pas à l’état naturel, mais condensés au foyer de la plus grande lentille, au foyer du plus large miroir réfléchissant, n’avaient produit d’effet physique perceptible. Les lames de plaqué préparées par M. Daguerre, blanchissent au contraire à tel point sous l’action de ces mêmes rayons et des opérations qui lui succèdent, qu’il est permis d’espérer qu’on pourra faire des cartes photographiques de notre satellite.