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reconnaître en vous servant d’une lunette de Galilée et en déterminant l’étendue du champ, car dans de semblables lunettes le champ est dépendant de l’ouverture de la pupille.

Ceux qui croyaient que la lumière de la Lune était absolument sans effet sur les corps terrestres, n’avaient sans doute pas connaissance de l’observation si curieuse consignée par Dufay dans les Mémoires de l’Académie des sciences de 1730, et suivant laquelle la pierre de Bologne et d’autres phosphores analogues deviennent un peu lumineux pendant le clair de Lune.

Au reste, depuis les études variées, délicates et très ingénieuses auxquelles la découverte de Niepce et de Daguerre a donné lieu, la question a totalement changé de face. Les photographes ont découvert bon nombre de composés chimiques très-sensibles, qui se laissent impressionner en peu d’instants par les rayons lunaires ; aujourd’hui il ne serait donc plus permis de dire que les rayons réfléchis par notre satellite sont entièrement sans effet sur les animaux et sur les plantes, puisqu’il est démontré que dans la plupart des phénomènes photographiques la durée de l’exposition supplée à la sensibilité.

L’idée d’appliquer les procédés photographiques de Niepce et de Daguerre à la reproduction de certains objets scientifiques, était très-naturelle ; on a donc peine à concevoir que les personnes qui ont publié leurs projets à ce sujet en aient tiré vanité. Réclamer la priorité quand il s’agit de la formation d’images photographiques du Soleil et de la Lune paraît donc, qu’on me passe le mot, une véritable puérilité. Quoi qu’il en soit, puisque