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tours ; on en voit deux dans l’intérieur des cavités circulaires de Posidonius et Petavius ; celles-ci n’atteignent pas les bords. Il n’y a que les plus hautes chaînes de montagnes qui paraissent être privées de rainures.

La plupart des rainures sont isolées, un très-petit nombre s’unissent comme des veines ou se croisent ; leur largeur est la même, ou change très-peu dans toute l’étendue de leur cours ; lorsque cette largeur augmente, ce n’est jamais à leurs extrémités.

Les élargissements des rainures, dans plusieurs régions de la Lune, prennent souvent la figure de cratères allongés.

La longueur des rainures est comprise entre 4 et 50 lieues, leur largeur ne dépasse pas 1 600 mètres, elle est beaucoup moins considérable pour le plus grand nombre. On distingue difficilement le point où elles se terminent.

Dans la pleine Lune, les rainures se montrent comme des lignes blanches ; dans les phases elles semblent noires, parce qu’alors un des bords porte ombre sur le fond de la cavité.

Ces accidents remarquables de la surface lunaire échappèrent aux observations d’Hévélius, de Jean Dominique Cassini, de La Hire, de Mayer et même de Herschel ; c’est à Schrœter que fut due leur découverte en 1788. Cet astronome n’en vit d’abord que deux ; Pastorff, Gruithysen, et Lohrman en notèrent plusieurs autres, le plus grand nombre a été signalé par MM. Beer et Maedler, pendant le travail qu’ils entreprirent pour former leur belle carte de la Lune.