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Ces contours différeront donc, plus ou moins, suivant que les lignes menées au centre de la Terre et à un point de la surface, formeront entre elles des angles, plus ou moins grands.

Ces angles variant avec la hauteur de l’astre au-dessus de l’horizon, on expliquera par là une partie des changements observés dans les positions des taches rapportées aux bords de la Lune.

L’axe de rotation de notre satellite n’étant pas perpendiculaire au plan de l’écliptique et l’orbite lunaire ne coïncidant pas avec ce plan, on trouvera dans ces deux circonstances, l’explication des disparitions successives des deux pôles de rotation de la Lune, et conséquemment des changements observés dans les positions des taches de la Lune, voisines de ces deux points.

Enfin, pour que les taches conservassent une position invariable relativement au contour de la Lune, il faudrait qu’il y eût une égalité mathématique entre le mouvement de révolution de notre satellite et son mouvement de rotation ; or, il faut remarquer que le premier de ces mouvements est assujetti à des inégalités périodiques, connues sous le nom de perturbations, et auxquelles le mouvement de rotation ne participe pas d’une manière sensible.

Les causes des librations optiques avaient été reconnues et clairement décrites par Galilée et Hévélius, mais c’est à Jean-Dominique Cassini qu’est due la découverte de la coïncidence des nœuds de l’orbite lunaire avec les nœuds de son équateur, c’est-à-dire de la partie la plus curieuse du phénomène.