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On voit que la région de la Lune que nous voyons à notre époque, est la même que celle dont parle le poëte cité par Plutarque.

La Lune, pendant son mouvement de circulation autour de la Terre, nous présentant toujours la même face, il en résulte inévitablement la conséquence que cet astre tourne sur lui-même dans un temps égal à celui qu’il emploie à faire sa révolution autour de notre globe. On a peine à concevoir que cette conséquence ait jamais pu soulever un doute. Comment des esprits éclairés ont-ils pu ne pas reconnaître d’emblée que si le globe lunaire ne tournait pas sur son centre, que si pendant son mouvement de circulation il n’était pas doué d’un mouvement de rotation, que s’il restait toujours parallèle à lui-même, la face du globe qui se présenterait à nous, après chaque demi-révolution, serait toujours opposée à celle que nous voyons d’abord.

Dès qu’il est admis que le globe lunaire tourne sur lui-même, il y a lieu de distinguer à sa surface les pôles de rotation, c’est-à-dire les points où aboutit l’axe autour duquel le mouvement s’effectue. Il faut aussi considérer l’équateur, c’est-à-dire le plan passant par le centre de la Lune et perpendiculaire à la ligne des pôles.

Si l’on conçoit, par le centre C de la Lune (fig. 294, p. 408}, le plan de l’équateur de cet astre OBO′A, le plan de l’orbite lunaire LBL′A et un plan parallèle à l’écliptique EBE′A, ces trois plans ont une intersection commune BCA, du moins si l’on fait abstraction des inégalités périodiques qui affectent les nœuds et l’inclinaison de l’orbite lunaire sur l’écliptique. Le plan paral-