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autour d’un de ses axes principaux ; mais personne, sans doute, ne me reprochera d’avoir laissé de côté un cas si hautement improbable.

La constance des latitudes terrestres prouve donc que, depuis l’origine, notre globe n’a pas été heurté par une comète. Il faut toutefois bien se rappeler l’hypothèse dont nous sommes partis ; il faut ne pas perdre de vue que, dans tous nos raisonnements, nous avons fait de la Terre un corps entièrement solide.

Si son centre est encore en liquéfaction, comme beaucoup de personnes le croient sur d’assez bons motifs, ainsi que nous l’avons vu précédemment (chap. xviii, p. 247), le problème que nous nous sommes proposé devient beaucoup plus compliqué. En effet, une masse fluide, douée d’un mouvement de rotation, s’aplatit nécessairement dans la direction de la ligne des pôles, et se renfle à l’équateur. Un déplacement de l’axe de la Terre serait donc accompagné d’un changement dans la forme actuelle du liquide intérieur. Pendant que ce liquide se retirerait en partie des régions occupées par les nouveaux pôles, il se porterait au contraire avec force vers le nouvel équateur. Je laisse à deviner quels déchirements, quelles dislocations, de pareils mouvements opéreraient dans la coque solide de la Terre.

Ce n’est pas tout : le fluide aurait à peine commencé à se grouper autour du nouvel axe instantané de rotation, avec la figure elliptique d’équilibre, que cet axe ne serait déjà plus celui de rotation, qu’un troisième axe l’aurait remplacé, qu’une seconde déformation du fluide deviendrait nécessaire, et ainsi de suite. Il y aurait donc ici à