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de telles montagnes existaient dans le Groenland, au Spitzberg, au Cap-Nord, etc.

Réciproquement, en abandonnant les régions équatoriales, le ménisque liquide y ramènerait le niveau de la mer à celui de l’ancienne sphère des pôles. Il y aurait donc un abaissement des eaux de 5 lieues un tiers. Les plages que les flots inondent aujourd’hui dans ces contrées, à marée montante, les bancs de sable, toutes ces rades où les navires trouvent à peine quelques brasses de profondeur, deviendraient alors des plateaux près de trois fois plus élevés au-dessus de l’Océan que les sommités neigeuses de l’Himalaya.

On ne pourrait donc supposer que, par un déplacement subit, les pôles terrestres se sont transportés des régions équatoriales actuelles où ils se seraient trouvés primitivement placés, vers le Spitzberg, sans admettre en même temps qu’avant cette catastrophe, l’Islande, la Suède, la Norvége, etc., étaient au fond des eaux, sous une couche de 5 lieues un tiers d’épaisseur, tandis que les steppes de l’Orénoque, de l’Amazone, de l’Afrique centrale, formaient d’immenses plateaux élevés de ces mêmes 5 lieues un tiers au-dessus du niveau de la mer !

Après ce que je viens de dire, on trouvera sans difficulté ce qui arriverait si les pôles terrestres, au lieu de parcourir un angle droit tout entier, se déplaçaient seulement d’un petit nombre de degrés.