Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 3.djvu/365

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La 300me partie du rayon de la Terre ou de 1594 lieues, est égale à 5 lieues un tiers. C’est là l’excès du rayon de l’équateur sur celui des pôles.

Ceux à qui la forme de l’ellipsoïde n’est pas familière, pourront s’en faire une idée assez exacte en concevant une sphère d’un diamètre égal à la ligne qui joint les deux pôles à la Terre, et en la supposant recouverte d’un ménisque dont l’épaisseur, nulle à ces deux mêmes pôles, irait graduellement en augmentant à mesure qu’on se rapprocherait des régions équinoxiales. Le long de la circonférence de l’équateur, le ménisque aurait 5 lieues un tiers de saillie sur la sphère.

Si, entre les tropiques, cette énorme protubérance liquide ne s’épanche pas sur les continents et sur les îles voisines, c’est que ces continents et ces îles ont aussi une élévation de 5 lieues un tiers au-dessus du niveau de la surface sphérique dont la ligne des pôles serait un diamètre.

L’axe de rotation de la Terre ne saurait changer de situation sans que le ménisque liquide éprouvât aussitôt un mouvement correspondant. Si les deux pôles allaient occuper deux points opposés de l’équateur, le ménisque équatorial se transporterait sans relard dans les mers du Spitzberg et de la Laponie ; il s’y placerait sur la surface de l’ancienne sphère des deux pôles ; il y formerait une intumescence de 5 lieues un tiers d’élévation ; il inonderait toutes les terres environnantes, puisque ces terres sont à peu de hauteur au-dessus de la mer qui les baigne actuellement ; il irait recouvrir entièrement des montagnes quatre fois et demie aussi élevées que le Mont-Blanc, si