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cartes. Pour l’administration civile, il faut qu’on puisse estimer exactement et facilement les surfaces ; pour l’art militaire, les distances doivent pouvoir être mesurées avec précision ; pour la marine, les cartes doivent permettre de tracer rapidement les directions.

Le premier développement employé est le développement conique, dont la théorie a été donnée par Ptolémée. On suppose sur le pays dont on veut avoir la carte, des cônes tangents à la Terre et on développe ces cônes de part et d’autre du méridien moyen. Dans ce système, le terrain n’est pas déformé sur de petites étendues, et les parallèles coupent les méridiens à angles droits comme sur le globe lui-même ; les figures des terrains sont également conservées, mais l’échelle de réduction change d’un point à un autre de la carte.

Dans le développement dû à Flamsteed, le méridien principal est une ligne droite ; on développe l’équateur et les parallèles suivant d’autres droites perpendiculaires à la première et équidistantes, comme cela a lieu réellement sur le globe. On cherche par le calcul les longueurs réelles des parallèles compris sur la Terre supposée sphérique entre les divers méridiens, et on porte ces longueurs à partir du méridien principal. En joignant par des courbes les divers points d’intersection de chaque méridien avec les divers parallèles, on a les projections des méridiens dans le développement de Flamsteed.

Dans ce système les surfaces conservent exactement leurs étendues proportionnelles, mais leurs formes sont altérées. Aussi, pour la grande carte de France exécutée avec tant de soin par les officiers du corps d’état major,