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l’étude de la nature, à des conclusions certaines et définitives. Passons donc à d’autres objections.

Des observations certaines ont appris depuis longtemps que Jupiter et Saturne, dont les volumes, comme nous venons de le dire et comme nous le verrons plus tard, surpassent plusieurs centaines de fois celui de notre globe, exécutent une révolution entière sur eux-mêmes dans l’espace d’environ dix heures. Ces révolutions s’effectuent d’ailleurs dans la direction de celle qu’il faut attribuer à la Terre pour expliquer le mouvement diurne de l’occident à l’orient. Ainsi, la simplicité et l’analogie sont en faveur du mouvement de rotation de la Terre.

Parmi les difficultés qu’on a présentées contre l’existence de ce mouvement, celle qui pendant longtemps a joui de plus de faveur, peut être formulée ainsi : La Terre parcourant 1/10e de lieue par seconde, de l’occident à l’orient, une lieue entière par 10 secondes, si l’on s’élevait dans l’air pendant 10 secondes, on tomberait après ce court laps de temps dans un lieu plus occidental que le point de départ d’une lieue entière. Celui qui trouverait le moyen de se soutenir immobile dans l’atmosphère pendant le court intervalle d’une demi-minute ou 30 secondes, ce qui n’est pas difficile, retomberait 3 lieues à l’occident du point d’où il serait parti. On aurait ainsi, comme on voit, un moyen de voyager de l’orient à l’occident avec une vitesse beaucoup plus rapide que celle que donnent sur les chemins de fer les locomotives les plus puissantes.

Buchanan, le célèbre poëte écossais, a donné à l’objection, dans ses vers, une forme toute sentimentale, en