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l’équateur, ce qui correspondrait à une vitesse de 2 300 lieues par seconde.

Jupiter est cinq fois environ plus loin de la Terre que le Soleil ; il se mouvrait par conséquent avec une vitesse cinq fois plus grande ou de 11 500 lieues par seconde.

On trouvera par un calcul analogue que la vitesse de Saturne serait de 22 000 lieues par seconde.

Quant aux étoiles beaucoup plus éloignées que Saturne, leurs vitesses seraient proportionnellement beaucoup plus considérables que les nombres qui précèdent. Par exemple, l’étoile la plus rapprochée de nous, α du Centaure (liv. ix, chap. xxxii, t. i, p. 436), ne parcourrait pas moins de 520 millions des mêmes lieues par seconde.

Ainsi, ceux qui refuseraient d’admettre le mouvement de rotation de la Terre, parce qu’ils regarderaient comme excessive une vitesse de 1/10e de lieue par seconde dont seraient animés les points de l’équateur, se trouveraient inévitablement conduits par des calculs arithmétiques irréfutables, à reconnaître dans le Soleil, 1 400 000 fois plus grand que notre globe, dans Jupiter et dans Saturne, d’un volume 1 400 et 700 fois supérieurs à celui de la Terre, des vitesses de 2 300, 11 500 et 22 000 lieues par seconde.

Je ne fais cette remarque que pour montrer à quel point s’abusaient ceux qui prétendaient trouver une objection contre le système du mouvement de la Terre dans la vitesse de rotation dont les points matériels de l’équateur devaient être animés. Il est rare, en effet, que des considérations de grand et de petit puissent conduire, dans