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situé au troisième angle non mesuré, on en fixe toujours la position par des lignes visuelles aboutissant au moins à deux bases différentes.

On voit combien sont nombreuses les précautions prises pour que le réseau géodésique qui est jeté sur la France donne des résultats que l’on puisse dire parfaits. La valeur de ces précautions sera mieux appréciée lorsque nous décrirons les triangulations qui ont servi à la mesure des méridiens et des parallèles terrestres. Les détails que nous venons de donner doivent suffire pour expliquer les chiffres qui sont rassemblés dans les paragraphes qui vont suivre.

Dans tous les lieux où on peut apercevoir la mer, la détermination de la hauteur absolue peut se déduire de la mesure de ce qu’on appelle la dépression de l’horizon. En effet, la ligne bleue, assez bien définie, séparation apparente du ciel et de la mer, à laquelle les marins rapportent la position des astres, n’est pas dans l’horizon mathématique ; la quantité dont elle se trouve en dessous dépend de la hauteur de l’œil de l’observateur au-dessus des eaux et des dimensions de la Terre. Si l’on mesure la distance angulaire d’un point de l’horizon au point de l’horizon diamétralement opposé, en admettant que l’état de l’air et celui de la mer soient les mêmes tout autour de l’observateur, la différence de la distance obtenue à 180° est évidemment le double de la dépression réelle de l’horizon. On peut encore avoir cette dépression en mesurant la hauteur d’un astre au-dessus de l’horizon apparent, à un moment donné, et en retranchant de cette hauteur observée celle