Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 3.djvu/199

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

parmi lesquels je citerai Laplace et Gay-Lussac, ont permis de construire des tables qui indiquent la quantité de la correction constante qu’il faut appliquer aux hauteurs barométriques, suivant le diamètre intérieur du tube. Quoi qu’il en soit, il est évident qu’il faudra viser, dans chaque observation, au sommet de la petite calotte hémisphérique que forme le mercure, et non pas, comme quelques personnes le pratiquent, à la base de cet hémisphère ou aux points où le liquide commence à se séparer de la paroi intérieure du tube.

Supposons maintenant, pour fixer les idées, que la hauteur moyenne du baromètre au niveau de l’Océan soit de 760 millimètres, il est clair, ainsi que nous l’avons déjà indiqué, que cette hauteur, toutes les autres circonstances restant les mêmes, ira continuellement en diminuant à mesure qu’on s’élèvera dans l’atmosphère, puisque le mercure de la cuvette se trouvera déchargé de tout le poids des couches d’air inférieures. Des expériences plusieurs fois répétées par les physiciens les plus habiles et qui ont fini par atteindre une rare exactitude, ont montré que le poids de l’air à 0° de température, et sous une pression de 760 millimètres, est au poids d’un volume égal de mercure, dans le rapport de 0,0012937 à 13,5960 ou de l’unité à 10 509 ; c’est-à-dire que 10 509 millimètres cubes d’air, par exemple, pèsent autant que 1 millimètre cube de mercure. Il suit de là qu’il faut s’élever de 10 509 millimètres ou de 10m,509, pour que le mercure s’abaisse dans le tube du baromètre, de 1 millimètre. Si la densité des couches d’air était partout la même, on pourrait facilement déduire du résultat précédent, non-seulement la