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et réciproquement. En général, comme cet instrument fournit à chaque instant la mesure de la pression atmosphérique, on lui a donné le nom de baromètre, ou mesure de pesanteur.

Ai-je besoin de dire ici que si nous ne nous apercevons pas de la pesanteur de l’air qui cependant presse sur toutes les parties de notre corps, à chaque instant, cela tient uniquement à ce que les pressions exercées en différents sens sur nos organes s’équilibrent d’elles mêmes ; les fluides de notre corps subissent les variations qui ont lieu dans la pression de l’air atmosphérique lui-même, et cela est si vrai que si l’on s’enfonce très-vite dans la mer à l’aide d’une cloche à plongeur, ou bien si l’on s’élève très-rapidement dans l’air à l’aide d’un ballon, on éprouve de vives douleurs dans les oreilles, qui disparaissent lorsque, par un mouvement de déglutition souvent renouvelé, on tient en communication l’air extérieur et l’air contenu dans cet organe, ainsi que M. Bixio l’a constaté dans les voyages aéronautiques célèbres qu’il a faits avec M. Barral.

Les baromètres qu’on construit, comme nous venons de le dire, avec un tube recourbé, s’appellent, par cela même, baromètres à siphon, et sont très-commodes dans un observatoire fixe : ils ont seulement l’inconvénient d’exiger qu’on lise séparément la hauteur des deux colonnes, et de ne donner par conséquent l’indication définitive du baromètre qu’après un petit calcul ; ce défaut, quoique compensé au moins en partie par les vérifications auxquelles se prête cet instrument, et par l’avantage exclusif qu’il a sur tous les autres baromètres, de donner