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nées dirigées vers le volcan. Il ne paraît pas que le Vésuve ait jamais lancé de pierres à plus de 1 200 mètres de distance.

Au mois de février 1803, M. de Humboldt a été témoin d’une éruption du Cotopaxi, qui a retenti fort au loin dans la mer du Sud. Le Tunguragua fit explosion en 1641. Le Sangay est resté constamment enflammé depuis l’année 1728.

Le Chimborazo ne figure pas sur la liste, quoique personne ne conteste sa nature volcanique, parce qu’on n’a conservé le souvenir d’aucune de ses éruptions. Il en est de même du Carguairazo. L’inondation boueuse qui, en 1698, couvrit 18 lieues carrées de terrain, ne fut pas l’effet d’une éruption proprement dite. Quand le Carguairazo s’écroula, les eaux qu’il recélait dans son sein se précipitèrent dans la plaine avec impétuosité, et occasionnèrent les désastres dont parlent les historiens de l’Amérique.

Au Pérou, le volcan d’Arequipa jette constamment des vapeurs et des cendres, mais il n’a pas fait d’éruption depuis l’arrivée des Espagnols en Amérique. C’est le volcan d’Uvinas, situé à quelques lieues seulement du précédent qui, au milieu du xvie siècle, a vomi des cendres en si grande quantité, que la ville d’Arequipa fut presque entièrement ensevelie. Le volcan d’Omato à 40 lieues d’Arequipa a fait une violente éruption en 1667. Le Gualatieri, nommé aussi le Sacama, vomit constamment beaucoup de fumées et de vapeurs.

En jetant les yeux sur la carte d’Amérique, on est frappé de ne trouver aucun volcan ni entre le 2e et le 16e