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presque toutes les cimes alpines, doit sa hauteur absolue actuelle à plusieurs soulèvements successifs, mais dans laquelle des accidents de stratifications particuliers se montrent d’une manière prononcée et par leur direction et par diverses espèces de coquilles. On retrouve le même système dans la Morée, en Macédoine, en Albanie, sur la chaîne du Pinde et sur son prolongement.

XV. Système des Pyrénées. — J’ai démontré que les Pyrénées, les Apennins, les montagnes de la Dalmatie, de la Croatie et les monts Rarpathes se sont élevés avant la formation des terrains tertiaires, dont le type se trouve dans les couches du bassin parisien. La convulsion qui accompagna la naissance de ces montagnes fut une des plus fortes que le sol de l’Europe eût encore éprouvées, et son importance ne fut dépassée que par celle qui produisit les Alpes à des époques beaucoup plus modernes.

XVI. Système des îles de Corse et de Sardaigne. — Les couches qu’on nomme tertiaires sont loin de former un tout continu. M. Élie de Beaumont les divise en trois séries, dont les interruptions paraissent avoir correspondu à des soulèvements de montagnes. La série inférieure, composée de l’argile plastique, du calcaire grossier et de toute la formation gypseuse, y compris les marnes marines supérieures, ne s’avance guère au sud et au sud-ouest des environs de Paris ; on y trouve l’anoplotherium et le paleotherium trouvés à Montmartre. La seconde série est représentée dans le nord par le grès de Fontainebleau, par le terrain d’eau douce et les faluns de la Touraine ; dans le midi par les dépôts de lignites de Fuveau, de Kœpfnach, et autres dépôts tertiaires semblables en