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méthode. L’expérience aurait-elle encore cette fois donné un démenti à la théorie ? L’oubli dans lequel ces micromètres sont tombés, tient-il à des causes indépendantes de leur mérite, c’est ce qu’il est impossible de décider à priori. Le peu d’essais que j’ai eu l’occasion de faire avec celui de ces deux instruments qui s’adapte aux lunettes, m’a convaincu que l’inflexion qu’éprouve la lumière dans le voisinage du plan suivant lequel se joignent les deux moitiés de l’oculaire, doit nuire singulièrement à l’exactitude des mesures.

J’ai interverti l’ordre des dates afin de présenter sous un même point de vue l’histoire de l’héliomètre et des instruments qui n’en sont que des modifications ; je vais passer maintenant aux micromètres prismatiques.

Rochon est incontestablement le premier auteur de cette classe d’instruments ; déjà en 1768 il avait proposé dans ses Mémoires, imprimés à Brest, d’étendre l’usage de l’instrument de Bouguer à de grands angles, en plaçant devant les objectifs des prismes achromatiques de verre. En 1778 il construisit, pour la mesure des petits angles, un micromètre formé de deux prismes achromatiques de cristal de roche, mobiles circulairement l’un sur l’autre ; ce micromètre se plaçait devant la lunette. Cet instrument, tout ingénieux qu’il était, avait l’inconvénient de donner presque toujours quatre images d’intensités très-inégales, d’astreindre l’observateur à des attentions pénibles pour distinguer celles qui devaient être tangentes, d’occasionner une grande perte de lumière, d’exiger, dans les prismes, de grandes dimensions et une perfection de travail qui les rendait très-dispendieux.