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curieux firent dans la même ville des observations analogues ; ils dirent s’être assurés par divers moyens que l’image qu’ils prenaient pour un satellite ne pouvait être une illusion d’optique.

Montbarron, à Auxerre, qui se servait d’un télescope grégorien de 90 centimètres, aperçut aussi le satellite les 15, 28 et 29 mars 1764, dans des positions notablement différentes.

Lambert, qui a discuté ces diverses observations avec toute l’habileté qu’on devait attendre d’un si grand géomètre, mentionne en tête de son Mémoire l’explication que le père Hell en avait donnée.

L’astronome de Vienne prétendait que ces images étaient le résultat d’une double réflexion de la lumière qui se serait opérée d’abord sur la cornée de l’œil, ensuite sur la surface de la lentille oculaire dont la concavité faisait face à l’observateur ; je veux dire sur la surface de cette lentille convexe, la plus voisine de l’objectif. À l’appui de cette explication, il rendait compte des mouvements que le déplacement de l’œil devait produire et avait produits, en effet, dans une fausse image observée par lui.

Sans s’arrêter à cette cause d’illusion, si facile à reconnaître, Lambert entreprit de déduire de quelques-unes des observations citées, les éléments de l’orbite d’un satellite, et il trouva que le mouvement s’exécutait dans un plan faisant avec le plan de l’écliptique un angle de 63° ; que l’orbite de l’astre avait 0,2 d’excentricité ; que le temps de la révolution autour de la planète s’élevait à 11j,2 ; enfin que le grand axe, vu perpendiculairement