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sur la régularité des déformations des cornes de Vénus, et il en déduisit, ainsi que nous avons dit que cela avait été fait lorsqu’il s’agissait de Mercure, que la planète est douée d’un mouvement de rotation dont la durée s’élève à 23h 21m. L’axe autour duquel cette rotation s’exécute forme, avec le plan de l’écliptique, un angle d’un très petit nombre de degrés, de 15° environ.

Passons à l’observation des taches, d’où l’on a pu déduire également l’existence d’un mouvement de rotation de la planète.

Les taches obscures qu’on voit dans Vénus sont très déliées ; elles occupent une grande partie du diamètre de la planète ; leurs extrémités n’ont rien de tranché, dit Dominique Cassini.

On aperçoit aussi de temps en temps, sur le disque, des taches brillantes. Dominique Cassini en découvrit une le 14 octobre 1666 ; il en observa une seconde le 28 avril 1667. Celle-ci éprouva un déplacement sensible pendant la durée des observations. Le mouvement de rotation de Vénus, ou du moins un mouvement de libration, se trouva ainsi constaté ; on revit le lendemain, 29, la même tache brillante à la place, à fort peu près, où elle fut observée le 28. Si la planète tourne sur son centre, la durée de sa révolution doit donc être de 24 heures environ. Des observations du 9, du 10 et du 13 mai 1667, du 5 et du 6 juin, donnèrent le même résultat.

Le temps très-limité durant lequel on peut faire des observations de ce genre, soit à cause du peu de hauteur de la planète sur l’horizon, soit à cause de l’affaiblissement que la présence du Soleil occasionne, ne permit pas