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315 millimètres. Dans ces deux expériences, les ballons flottaient au milieu de couches atmosphériques dont la densité n’était pas les deux dixièmes de celle de l’air contenu dans la cloche de Halley.

Je ne prétends pas tirer de ces considérations la conséquence que les comètes sont peuplées par des êtres de notre espèce. Je ne les ai présentées ici que pour rendre, comme dit Lambert, leur habitabilité moins problématique. Je ferai observer, au surplus, que tous les corps célestes ont soulevé la même question et les mêmes doutes. Si la solution a présenté quelques difficultés, c’est qu’en fait d’organisation nos vues sont très-restreintes ; c’est que nous concevons difficilement des animaux qui diffèrent totalement de ceux dont nous avons étudié la forme, les mouvements, la nutrition. Nous croyons aujourd’hui que le vide parfait, que des milieux d’une très-haute température, ne sauraient renfermer des êtres animés, mais sans appuyer cette opinion sur de meilleurs arguments, qu’une personne qui n’ayant jamais vu de poissons, soutiendrait, par cela seul, que dans l’eau la vie est impossible. Des scrupules religieux sont aussi venus ajouter à la complication du problème. Voici en quels termes Fontenelle répondait, dès l’année 1686, à ce nouveau genre de difficulté : « Il est des personnes qui s’imaginent qu’il y a du danger, par rapport à la religion, à mettre des habitants ailleurs que sur la Terre. Mais il faut démêler ici une petite erreur d’imagination. Quand on vous dit que la Lune est habitée, vous vous y représentez aussitôt des hommes faits comme nous ; et puis, si vous êtes un peu théologien, vous voilà plein de difficultés. La posté-