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les planètes et les satellites qui par leur petitesse ou d’autres circonstances ont échappé aux observations immédiates de rotation, on trouve un ensemble de 72 mouvements dirigés dans le même sens. Jusqu’à présent les satellites d’Uranus font seuls exception à cette loi. Or, le calcul des probabilités montre qu’il y a plusieurs milliards à parier contre un, que cette disposition de notre système solaire n’est pas l’effet du hasard. Il faut donc admettre qu’une cause physique primitive dirigea tous les mouvements des planètes au moment de leur formation.

Buffon est le premier qui, envisageant notre système solaire de ce point de vue élevé, ait essayé de remonter à l’origine des planètes, des satellites et de ce qu’il semble y avoir de commun dans les mouvements de tous ces astres.

Il suppose qu’une comète tomba obliquement dans le Soleil ; qu’elle en rasa la surface, ou du moins qu’elle ne la sillonna qu’à une petite profondeur. Il remarque que, dans le torrent de matière fluide qu’elle lança devant elle, les parties qui, à égalité de volume, étaient les plus légères, durent éprouver la plus forte impulsion et s’éloigner le plus du Soleil. Il admet qu’elles formèrent par concentration d’immenses planètes, telles que Saturne et Jupiter, dont la densité est, en effet, assez faible ; que les parties les plus denses s’agglomérèrent, au contraire, dans des régions moins éloignées de leur point de départ, y produisirent Mercure, Vénus, la Terre et Mars ; qu’ainsi dans l’origine les planètes étaient brûlantes et dans un état complet de liquéfaction ; que c’est alors qu’elles prirent toutes des formes régulières ; qu’ensuite elles se