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beaucoup de rapidité dans la portion de son orbite qu’on appelle le périhélie, ne resta que pendant peu de temps à la distance du Soleil marquée par le nombre de lieues que supposait le calcul de Newton. Ainsi, on trouve que lh 16m après le passage au périhélie, la comète de 1680 était déjà éloignée du Soleil du double de la distance périhélie, et conséquemment que la chaleur qu’elle éprouvait dans cette seconde position ne s’élevait qu’au quart de la chaleur correspondante à la première. D’après des calculs analogues, il fut constaté que 2h 40m après le passage, la distance au Soleil avait triplé, que la chaleur était neuf fois moindre, etc., etc.

Admettons, et c’est une bien large concession, que la vapeur légère formée aux dépens de la matière de la comète par l’action des rayons solaires, doive toujours s’élever à l’opposite du Soleil ; chaque molécule de cette matière deviendra en quelque sorte une petite comète décrivant, autour de l’astre central de notre système une ellipse plus grande que celle que parcourt le noyau dont elle s’est détachée ; le mouvement dans ces ellipses sera moins rapide que celui que subit le noyau, ce qui, conformément aux observations, servira à expliquer la déviation de la queue relativement à la ligne joignant le centre du Soleil et la tête de la comète. Mais ce qui résulte de ces considérations, c’est que la queue formée dans la première portion de l’orbite suivrait toujours le noyau, même après son passage au périhélie, ce qui est démenti par toutes les observations. On sait, en effet, que dans la seconde portion de son orbite la comète paraît pousser la queue devant elle. Après un désaccord aussi manifeste