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constante. Il imagina alors une nouvelle hypothèse qui se trouve exposée dans ses traités sur les comètes de 1607 (4e apparition de la comète de Halley) et de 1618 (n° 40 de notre catalogue). Il dit formellement dans ces ouvrages que les queues sont formées d’une matière, partie intrinsèque du corps de la comète, et que les rayons solaires transportent par leur impulsion dans la région opposée au Soleil.

Parmi ceux qui adoptèrent cette conception de Kepler, nous devons citer Riccioli qui, voulant expliquer comment la queue était quelquefois fort éloignée de la ligne passant par les centres du Soleil et de la comète, supposait celle-ci entourée d’orbes transparents, concentriques, de différentes densités, et dont elle n’occupait pas le centre. Mais ce qui a donné le plus de poids à cette théorie, ce fut l’adhésion non déguisée que Newton et Euler lui ont accordée.

En se fondant sur la remarque que les queues des comètes atteignent leur maximum de longueur après le passage de ces astres par le périhélie, Newton donna le principal rôle à la chaleur solaire dans la production de ce phénomène. Il supposa que les queues n’étaient autre chose qu’une vapeur extrêmement rare qui sortait de leur tête ou du noyau de la comète. Pour justifier sa conjecture, l’immortel géomètre calcula la chaleur qu’avait dû éprouver la comète de 1680 (n° 49 du catalogue) dans son passage au périhélie, et la trouva 2 000 fois plus forte que celle d’un fer rouge. Mais il y a longtemps que les physiciens ont signalé l’inexactitude de cette évaluation, à quoi on doit ajouter que l’astre marchant avec