Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/446

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Jésus-Christ se serait partagée en deux astres, suivant chacune des routes différentes. Sénèque, à la vérité, révoque en doute ce témoignage, mais Kepler, meilleur juge en pareille matière, prend sa défense avec vivacité. Il croyait, en effet, qu’un partage semblable avait eu lieu dans la seconde comète de 1618 (n° 40 du catalogue). C’est à cette occasion que notre savant cométographe, Pingré, voulant stigmatiser la crédulité de Kepler, lui appliqua ces paroles d’Horace :

Quandoque bonus dormitat Homerus.

La division de cette comète en plusieurs fragments résultait cependant des observations directes du père Cysat, de Vendelin et de Scheiner. Jusqu’à ces derniers temps, la difficulté d’expliquer le phénomène l’avait fait regarder comme une illusion. Mais en 1846, la comète de Gambart, de 6 ans 3/4, s’étant partagée en deux astres distincts sous les yeux des astronomes munis de télescopes, on a recueilli soigneusement les indications plus ou moins analogues consignées dans les anciennes cométographies.

Les astronomes chinois, d’après la traduction d’Édouard Biot, parlent de trois comètes accouplées qui parurent en l’an 896 et parcoururent leurs orbites de conserve.

« Le noyau de la comète de 1652 (n° 41 du catalogue), dit Hévélius, se divisa en quatre ou cinq parties qui montraient une densité un peu plus forte que le reste de la comète. »

L’illustre astronome de Dantzig cite encore des observations analogues pour les comètes de 1661 et de 1664 (nos 42 et 43 du catalogue).