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d’un certain point de l’orbite terrestre a eu lieu le 29 octobre avant minuit ; en bien, la Terre n’arriva au même point que le 30 novembre au matin, c’est-à-dire plus d’un mois après. On n’a maintenant qu’à remarquer que la vitesse moyenne de la Terre dans son orbite est de 674 000 lieues par jour, et un calcul très-simple prouve que la comète de six ans trois quarts, du moins dans son apparition de 1832, devait toujours être à plus de 20 millions de lieues de la Terre !

Pour avoir, dans les apparitions suivantes, la moindre distance de la Terre à la comète, il faudra recommencer les mêmes calculs. Si, en 1832, au lieu de passer dans le plan de l’écliptique le 29 octobre, la comète y fût arrivée seulement le 30 novembre au matin, elle serait venue indubitablement mêler son atmosphère à la nôtre, et peut-être même nous heurter ! Mais je me hâte d’assurer qu’une erreur d’un mois sur le passage de la comète à son nœud n’était pas possible. J’ajoute enfin que, dans cette discussion, je n’ai dû m’occuper que de la nébulosité proprement dite de la comète, car aucune trace de queue n’a été vue près de cet astre pendant ses apparitions.

Les résultats qui précèdent ne diffèrent pas de ceux qu’Olbers avait consignés dans une Note, sur le sens de laquelle tant de personnes se sont méprises d’une si étrange manière. Il en est qui, tout en reconnaissant que la Terre devait être, en 1832, à l’abri de toute atteinte directe, croyaient que la comète ne rencontrerait pas notre orbite sans la déranger, comme si cette orbite était un objet matériel, comme si la forme de la route parabolique qu’une bombe va parcourir dans l’espace en sor-